Petit-déjeuner Economie Finance avec Guy Abeille

Le 3% et les critères européens de finances publiques : origine, fondement, réforme

De toutes les règles qui, depuis 1991 et le Traité de Maastricht, président à la gouvernance commune de l’euro, la limite de 3% de déficit public est celle qui est le plus souvent, sinon exclusivement, reprise dans le discours public. Elle aimante les jugements portés sur la gestion des finances publiques ; elle est le critère- phare dans la sphère politico-médiatique.

Pourtant elle ne date ni de 1991, ni de Maastricht. Elle est née en France et en 1981, dans un bureau du ministère des Finances. Jeune diplômé de l’ENSAE, Guy Abeille s’y trouvait. Lors de cette conférence, il fera le récit de sa genèse, empirique, contingente, et rapportera les circonstances de sa réapparition dans le Traité de Maastricht. Il en interrogera les fondements économiques, ainsi que ceux des critères associés que sont le seuil des 60% d’endettement et la réduction du déficit structurel. Mais, au-delà de leur histoire, petite ou grande, et de l’interrogation critique sur chacun d’entre eux, se pose la question de l’utilité de ces critères au regard de la politique budgétaire et économique, et donc de leur abandon éventuel et de leur remplacement par d’autres règles plus pertinentes. A travers leur transformation, c’est la question même de "l’achèvement" de la zone euro qui se trouve posée.

Guy Abeille est un ancien élève de l’ENSAE (promotion 1974). Il était chargé de mission à la Direction du Budget du Ministère des Finances au moment de la naissance de la règle des 3%, où il avait la responsabilité de suivre l’exécution du Budget de l’Etat et de prévoir en continu le solde de fin d’année. Il est périodiquement interrogé dans les médias sur l’histoire des 3% et sur les critères européens de finances publiques, leur validité et leur évolution souhaitable, aussi bien dans les journaux que dans les radios ou les télévisions, en France ou à l’étranger (Allemagne ou Italie particulièrement).