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A partir de ces faits historiques, Philippe Zaouati a construit un roman tout en finesse et en subtilité, qui décrit la rencontre entre les deux mathématiciens et la relation qui s’instaure entre eux. Parti pour convaincre Perelman d’accepter la médaille Fields, Ball va découvrir, au-delà de l’image que lui ont accolée les médias et les membres de la communauté scientifique, un homme et son monde intérieur. Vivant reclus auprès de sa mère dans un quartier populaire de la banlieue de Saint-Pétersbourg, le mathématicien a la réputation d’un génie solitaire, d’un ermite ou d’un autiste. Mais derrière les qualificatifs, qui est vraiment Grigori Perelman ?
Pour répondre à cette question, l’auteur fait appel à son imagination, mais aussi à sa propre sensibilité et au témoignage de John Ball, qu’il a rencontré. Le résultat est un portrait qui, à défaut de pouvoir juger de sa fidélité (car il s’agit d’un roman) s’avère passionnant. Au-delà de son intérêt romanesque, le livre de Philippe Zaouati nous offre aussi une réflexion sur l’état actuel de la science, et sur les contradictions de plus en plus visibles entre sa vocation (la recherche de la vérité, ou du moins d’une certaine vérité du monde) et l’institution scientifique, ou ce que François Lurçat appelait la “social-science”.
Le “refus” de Grigori Perelman est tout autant celui des honneurs inutiles et des récompenses, qu’il méprise, que celui du rôle social (et politique) que l’institution scientifique et la communauté scientifique veulent lui faire assumer. Esprit libre, ayant grandi dans un pays où la liberté est d’autant plus appréciée qu’elle est chèrement acquise, il n’entend pas y renoncer. En ce sens, le beau roman de Philippe Zaouati est aussi un vibrant éloge de la liberté de l’homme et de son irréductible humanité.
Ouvrage publié aux éditions Pippa
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05 juillet 2017
« Les refus de Grigori Perelman » de Philippe Zaouati (1989)
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Présentation de l'éditeur
Le monde des mathématiques semble fermé, obscur. John Ball, pourtant président de l'Union mathémati- que internationale, va s'apercevoir, en tentant de convaincre le grand vainqueur de la médaille Fields, qu'il y avait une multitude de choses qu'il ignorait. À mesure de ses échanges avec lui, John Ball parvient à pénétrer dans l'âme de l'énigmatique Grigori Perelman. À notre tour, nous sommes plongés à notre tour dans l'esprit tourmenté d'une personne qui préfère la vie simple et recluse au prestige de ses découvertes. On connaît déjà le fin mot de l'histoire, son refus perpétuel à être glorifié par le public, et pourtant il reste tout à apprendre de ce personnage à l'étonnante complexité. « Elle a dû oublier. Sa mémoire est encore vive pour son âge, mais elle a dû oublier les détails. Moi, […] de façon générale, j'oublie peu. Grigori s'attache trop aux détails , disait maman quand j'étais petit. Depuis, j'ai découvert la forme de l'univers, ce n'est pas un détail ».
Philippe Zaouati est président d'une filiale d'un grand groupe bancaire spécialisé dans la finance environnementale. Il a publié plusieurs essais et deux romans.
Critique du livre de Pierre Lurçat (initialement publiée sur le blog littéraire « Lettres d'Israël »)
11 novembre 2002 : Grigori Perelman, célèbre mathématicien, établit avec brio sa démonstration de la Conjecture de Poincaré, une des plus fameuses énigmes des mathématiques modernes. Quelques années plus tard, il est largement salué pour ses recherches. Pourtant, il décline la prestigieuse médaille Fields et persiste à ne pas vouloir quitter Saint-Pétersbourg, en dépit de l’insistance de John Ball, président de l’Union mathématique internationale, venu spécialement le rencontrer pour tenter de le convaincre d’accepter cette médaille, considérée comme l’équivalent du “Prix Nobel” en mathématiques…A partir de ces faits historiques, Philippe Zaouati a construit un roman tout en finesse et en subtilité, qui décrit la rencontre entre les deux mathématiciens et la relation qui s’instaure entre eux. Parti pour convaincre Perelman d’accepter la médaille Fields, Ball va découvrir, au-delà de l’image que lui ont accolée les médias et les membres de la communauté scientifique, un homme et son monde intérieur. Vivant reclus auprès de sa mère dans un quartier populaire de la banlieue de Saint-Pétersbourg, le mathématicien a la réputation d’un génie solitaire, d’un ermite ou d’un autiste. Mais derrière les qualificatifs, qui est vraiment Grigori Perelman ?
Pour répondre à cette question, l’auteur fait appel à son imagination, mais aussi à sa propre sensibilité et au témoignage de John Ball, qu’il a rencontré. Le résultat est un portrait qui, à défaut de pouvoir juger de sa fidélité (car il s’agit d’un roman) s’avère passionnant. Au-delà de son intérêt romanesque, le livre de Philippe Zaouati nous offre aussi une réflexion sur l’état actuel de la science, et sur les contradictions de plus en plus visibles entre sa vocation (la recherche de la vérité, ou du moins d’une certaine vérité du monde) et l’institution scientifique, ou ce que François Lurçat appelait la “social-science”.
Le “refus” de Grigori Perelman est tout autant celui des honneurs inutiles et des récompenses, qu’il méprise, que celui du rôle social (et politique) que l’institution scientifique et la communauté scientifique veulent lui faire assumer. Esprit libre, ayant grandi dans un pays où la liberté est d’autant plus appréciée qu’elle est chèrement acquise, il n’entend pas y renoncer. En ce sens, le beau roman de Philippe Zaouati est aussi un vibrant éloge de la liberté de l’homme et de son irréductible humanité.
Ouvrage publié aux éditions Pippa
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