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Vendredi 22 septembre : début de la saison 2017-18 des Petits Déjeuners Data Science, avec un nouveau lieu et un intervenant de renom.
Nouveau lieu avec le cadre cossu des Salons des Arts et Métiers, avenue d’Iena, qui ont remarquablement accueilli les 35 Alumni présents.
Nouvelle saison avec un invité réputé, Lionel Janin, de France Stratégie.
France Stratégie et le Conseil National du Numérique ont été les moteurs de la réflexion menée au premier trimestre sur la stratégie nationale en Intelligence Artificielle. Lionel Janin en a été l’un des animateurs.
Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, docteur en économie, Lionel Janin est sorti de l’ENSAE en 2003. Administrateur de l’INSEE, il est actuellement adjoint au directeur du Département Développement Durable et Numérique, à France Stratégie. Il a été l’un des acteurs majeurs des travaux sur la stratégie nationale en IA.
L’IA est un sujet d’actualité s’il en est, puisque France Stratégie et le CNN ont publié leur rapport le 22 mars (« Anticiper les impacts économiques et sociaux de l’Intelligence Artificielle ») ; l’OPECST, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, en a fait de même le 29 mars (rapport intitulé « Pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée »). Plus récemment, en septembre, le mathématicien Cédric Villani a été missionné par le gouvernement pour donner une suite aux travaux menés par France Stratégie et le CNN.
Après avoir défini l’IA et être revenu sur l’histoire de l’IA au XXème siècle (réseaux de neurones, machine learning, deep learning, …), Lionel Janin a insisté sur la non-continuité de l’IA, marquée par des progrès réels suivis d’« hivers » parfois longs et donc une croissance par paliers plutôt que continue et exponentielle. Le pourquoi de la reprise de l’IA depuis 2012, vue du grand public par Alphago battant Ke Jie, champion du monde du jeu de go, s’explique par le progrès de la puissance de calcul, de la programmation, et le volume des données.
Les applications majeures de l’IA actuelles tournent autour de la traduction automatique, la reconnaissance de la parole et de formes, d’images ou de motifs, dans une logique de tâches répétitives compliquées mais pas complexes.
Les sujets dont les médias se font écho sont le marketing prédictif, la cybersécurité, et les chatbot.
Au plan économique, FranceIA a identifié 1500 start-up en IA, avec un montant cumulé d’investissement 2012-2017 d’environ 13 Md$, et une présence des grandes plateformes, notamment US, par acquisition et croissance externe. 270 start-up en IA sont identifiées en France.
Ne pas oublier également le futur règlement européen (RGPD), en vigueur à partir du 25 mai 2018, et le respect de la vie privée, notamment en ce qui concerne toute décision prise sur le seul fondement d’un algorithme, préoccupation déjà présente dans la loi du 6 janvier 1978 dite Informatique et Libertés.
Des travaux actuels portent sur la robustesse des résultats, la valeur stratégique des données et particulièrement l’importance des données d’apprentissage et de leurs biais éventuels (exemple de Tay de Microsoft), et la détection des sentiments et émotions.
Lionel Janin évoque aussi la complémentarité « Homme et IA », notamment en santé (détection de maladies).
Il évoque aussi la dimension économique de l’IA (nouvelle phase de la transition numérique, gains de productivité), le lien nécessaire avec la formation initiale ou non, ainsi que les conséquences sociales : des compétences métiers moins nécessaires, le « cybertariat » (Antonio Cassilli : Telecom-Paristech et EHESS ; les tâches les plus « basses » du web sont encore humaines et peu payées), les impacts métiers (affaiblissement et créations), et la nécessaire réflexion sur la transition.
Lionel Janin conclut sur la mission confiée à Cédric Villani, dont les axes sont :
- les actions nécessaires pour que la France, et l’Europe, soient en pointe
- les meilleures pratiques internationales notamment pour l’amélioration des politiques publiques
- une réflexion nationale sur les effets de l’IA sur le travail et les questions éthiques
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30 octobre 2017
Petit Déjeuner Data Science du 22 septembre 2017 avec Lionel Janin (France Stratégie)
Publié par
Philippe Tassi
| Nos alumni
Vendredi 22 septembre : début de la saison 2017-18 des Petits Déjeuners Data Science, avec un nouveau lieu et un intervenant de renom.
Nouveau lieu avec le cadre cossu des Salons des Arts et Métiers, avenue d’Iena, qui ont remarquablement accueilli les 35 Alumni présents.
Nouvelle saison avec un invité réputé, Lionel Janin, de France Stratégie.
France Stratégie et le Conseil National du Numérique ont été les moteurs de la réflexion menée au premier trimestre sur la stratégie nationale en Intelligence Artificielle. Lionel Janin en a été l’un des animateurs.
Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, docteur en économie, Lionel Janin est sorti de l’ENSAE en 2003. Administrateur de l’INSEE, il est actuellement adjoint au directeur du Département Développement Durable et Numérique, à France Stratégie. Il a été l’un des acteurs majeurs des travaux sur la stratégie nationale en IA.
L’IA est un sujet d’actualité s’il en est, puisque France Stratégie et le CNN ont publié leur rapport le 22 mars (« Anticiper les impacts économiques et sociaux de l’Intelligence Artificielle ») ; l’OPECST, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, en a fait de même le 29 mars (rapport intitulé « Pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée »). Plus récemment, en septembre, le mathématicien Cédric Villani a été missionné par le gouvernement pour donner une suite aux travaux menés par France Stratégie et le CNN.
Après avoir défini l’IA et être revenu sur l’histoire de l’IA au XXème siècle (réseaux de neurones, machine learning, deep learning, …), Lionel Janin a insisté sur la non-continuité de l’IA, marquée par des progrès réels suivis d’« hivers » parfois longs et donc une croissance par paliers plutôt que continue et exponentielle. Le pourquoi de la reprise de l’IA depuis 2012, vue du grand public par Alphago battant Ke Jie, champion du monde du jeu de go, s’explique par le progrès de la puissance de calcul, de la programmation, et le volume des données.
Les applications majeures de l’IA actuelles tournent autour de la traduction automatique, la reconnaissance de la parole et de formes, d’images ou de motifs, dans une logique de tâches répétitives compliquées mais pas complexes.
Les sujets dont les médias se font écho sont le marketing prédictif, la cybersécurité, et les chatbot.
Au plan économique, FranceIA a identifié 1500 start-up en IA, avec un montant cumulé d’investissement 2012-2017 d’environ 13 Md$, et une présence des grandes plateformes, notamment US, par acquisition et croissance externe. 270 start-up en IA sont identifiées en France.
Ne pas oublier également le futur règlement européen (RGPD), en vigueur à partir du 25 mai 2018, et le respect de la vie privée, notamment en ce qui concerne toute décision prise sur le seul fondement d’un algorithme, préoccupation déjà présente dans la loi du 6 janvier 1978 dite Informatique et Libertés.
Des travaux actuels portent sur la robustesse des résultats, la valeur stratégique des données et particulièrement l’importance des données d’apprentissage et de leurs biais éventuels (exemple de Tay de Microsoft), et la détection des sentiments et émotions.
Lionel Janin évoque aussi la complémentarité « Homme et IA », notamment en santé (détection de maladies).
Il évoque aussi la dimension économique de l’IA (nouvelle phase de la transition numérique, gains de productivité), le lien nécessaire avec la formation initiale ou non, ainsi que les conséquences sociales : des compétences métiers moins nécessaires, le « cybertariat » (Antonio Cassilli : Telecom-Paristech et EHESS ; les tâches les plus « basses » du web sont encore humaines et peu payées), les impacts métiers (affaiblissement et créations), et la nécessaire réflexion sur la transition.
Lionel Janin conclut sur la mission confiée à Cédric Villani, dont les axes sont :
- les actions nécessaires pour que la France, et l’Europe, soient en pointe
- les meilleures pratiques internationales notamment pour l’amélioration des politiques publiques
- une réflexion nationale sur les effets de l’IA sur le travail et les questions éthiques
Auteur
Philippe est directeur général adjoint de Médiamétrie, acteur incontournable de la mesure d’audience en France et en Europe. En parallèle à cette carrière, Philippe a conduit des activités de recherche et d’enseignement au CEPE, à l’ENSAE et à l’ENSAI. Il est également l'auteur de nombreux ouvrages en théorie et méthodes statistiques, en marketing décisionnel et en théorie des sondages, qui ont accompagné des générations d'anciens élèves...
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