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10 septembre 2003

Bruno DUPEYRAT SEA 83

Bruno Dupeyrat vous êtes aujourd'hui à la tête d
4une agence de Paribas. Je crois savoir que c'est également en agence que vous aviez commencé clans la banque. Est-ce exact ?

Tout à fait. Sorti de l'Ensae en 1983, je suis en effet entré chez Paribas, en commençant par passer plusieurs mois à l'agence de Grenoble. Et cela pour la bonne raison que j'avais en fait été recruté pour occuper un poste à la Direction du Réseau. Je devais normalement travailler dans un département chargé de l'amélioration des relations des agences avec les départements du siège. Ces quelques mois de stage à Grenoble devaient donc me permettre à la fois de découvrir le métier bancaire et de voir comment fonctionnait une agence.

En entrant au siège à Paris, avez-vous occupé les fonctions prévues initialement ?

Pas exactement, puisque je me suis retrouvé directement en charge d'un groupe d'agences. J'étais correspondant au siège d'un certain nombre d'agences de province, pendant un an et demi, et dans un second temps d'un groupe d'agences parisiennes, sur une période à peu près équivalente.

Quelles sont les fonctions d'un correspondant au siège d'un groupe d'agences ?

Si les agences fonctionnent en totale autonomie, c'est néanmoins sous la tutelle du siège, aussi bien en matière de prise de risque que sur un certain nombre d'opérations, comme les opérations « étranger ». Les agences ont une optique essentiellement commerciale, dénicher et monter des affaires, et ne peuvent donc avoir la panoplie complète de la banque d'affaires. Les équipes spécialisées qui font la réputation de Paribas, sur lesquelles les agences peuvent s'appuyer pour les opérations les plus complexes, sont au siège. Le correspondant d'un groupe d'agences exerce donc une fonction de tutelle. Cela comporte un aspect relationnel important, veiller au bon fonctionnement global de l'ensemble, et une dimension plus stratégique, l'analyse des risques et la présentation au comité de crédit de la faisabilité des opérations de crédit proposées par les agences.

Avez-vous continué à exercer au si . ège après ces trois années consacrées au suivi d'agences?

Oui puisque, toujours dans le département bancaire, j'ai ensuite rejoint une direction chargée du suivi des grands comptes, avec la responsabilité de trois secteurs fort différents: les services informatiques, la presse et le négoce des matériaux. Des secteurs aux activités très diversifiées, et qui sont représentés par quelques très grands groupes, mais pour l'essentiel par des PME, qui réalisent entre cent millions et un milliard de francs de chiffre d'affaires.

Un suivi de secteurs sans doute riche d'expériences, compte tenu de cette diversité ?

Absolument. Le suivi quotidien de la relation bancaire avec les groupes de ces différents secteurs a été une expérience très enrichissante, me donnant l'occasion de nombreux contacts directs avec une bonne partie des clients. J'ai exercé cette fonction pendant trois ans, une courte période de quelques mois ayant été consacrée à une mission ponctuelle. Il s'agissait d'une mission particulière de contrôle de gestion, pour dresser le budget de l'ensemble des agences Paribas.

Une précision concernant les agences Paribas. Quel est leur nombre ?

Le réseau comprend aujourd'hui 45 agences, dont 13 sur Paris. Ces agences ont été créées à partir du début des années 1970, dans l'optique d'un élargissement de la clientèle traditionnelle de la banque - les grandes entreprises en direction des PME. Une autre idée sous-jacente et parallèle étant bien sûr de se rapprocher physiquement de ces nouveaux clients, avec des équipes restreintes, en moyenne une douzaine de personnes, qu i peuvent être très réactives»

Et vous-même avez donc souhaité prendre la direction d'une agence Paribas ?

Il



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Figure n°1 : Bruno DUPEYRAT


y a trois ans, après avoir assuré le suivi de secteurs industriels, j'ai effectivement souhaité assumer la direction d'une agence Paribas, celle où je suis actuellement en poste.

Qu'est-ce qui vous motivait pour exercer ce type clé responsabilité ?

La direction d'une agence Paribas est une fonction extrêmement enrichissante, parce qu'elle comporte une double dimension. Il y a tout d'abord la dimension des relations humaines, du management d'équipes. Dimension qui peut être prise en charge avec une assez grande autonomie par rapport au siège, le directeur d'une agence bénéficiant d'une relative latitude sur le management de ses collaborateurs, sur leur évolution, leur développement.

Par ailleurs, une agence Paribas présente l'intérêt, du point de vue du métier bancaire, d'avoir une vocation généraliste. La clientèle des agences comporte en effet des entreprises et des particuliers. La gestion patrimoniale, au profit de ces derniers, s'inscrit dans le développement du métier de la gestion de fonds pourcompte de tiers, qui a connu un essor important.

La clientèle des particuliers de Paribas réclame sans doute des compétences relationnelles importantes ?

Compte tenu de ce qu'est la clientèle de particuliers de Paribas la qualité de la relation avec chaque client est au moins aussi importante que la qualité du conseil, du service et du produit. Et si moi-même, en tant que directeur d'agence, je n'ai pas en charge le suivi direct de la clientèle des particuliers, je les rencontre néanmoins très régulièrement, car cette dimension de relation personnelle, certes tout à fait subjective, est essentielle.

Les relations humaines, dont vous soulignez l'importance dans vos fonctions, sont-elles suffisamment présentes clans la formation des ingénieurs ?

Toutes les écoles d'ingénieurs ne tiennent sans doute pas assez compte de ce que le monde du travail ne se régit pas par des lois exactes ou à caractère statistique, mais beaucoup plus par des relations humaines, comportant une forte dose de subjectivité. Pourtant la grande majorité des ingénieurs aura à un moment ou à un autre à se poser la question de savoir s'il est capable de manager des équipes. Je pense que distraire quelques mois de leur formation pour un stage relativement long et significatif dans les entreprises ne compromettrait pas la valeur de leur formation intellectuelle et les mettrait en contact avec ces réalités du monde du travail.

Votre parcours professionnel vous a-t-il apporté de réelles satisfactions ?

J'ai toujours occupé des fonctions qui ont eu un attrait pour moi, avec cette forte dimension de relations humaines, mais aussi avec une forte valeur ajoutée, une motivation intellectuelle qui ne s'est pas démentie. J'ai véritablement trouvé chez Paribas un univers intellectuellement fort intéressant, où la conjonction de talents très divers est très stimulante.

Qu'est-ce qui vous semble important dans le choix d'une orientation en début de carrière ?

L’intérêt du premier poste proposé ne me parait pas être le critère de choix le plus important pour démarrer une carrière. Ce premier poste, du point de vue de l'entreprise, sera avant tout un poste d'observation, d'évaluation du potentiel des individus. Je crois qu'il faut donc porter son analyse davantage sur l'entreprise, sur les perspectives qu'elle peut offrir à long terme. il faut en évaluer son potentiel. C'est un peu sur ces bases que j'ai choisi Paribas, alors que l'avais décidé de faire l'Ensae après l'X, pour rechercher une fonction dans un grand établissement financier. Je ne peux que me féliciter de ce choix, pour les raisons que j'ai déjà évoquées, et également parce qu'il est vrai que les perspectives d'évolution y sont très ouvertes. Les cheminements professionnels les plus variés y sont possibles.

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