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10 septembre 2003

Norbert BONTEMPS SEA 89

Norbert Bontemps, vous avez débuté votre carrière au Gan ?

Non, mais j'ai commencé dans le secteur de l'assurance, avec un premier poste à la GMF. J'avais acquis un diplôme d'actuaire au cours de ma formation à l'Ensae mais, au départ, j'étais plutôt intéressé par le secteur bancaire. il faut dire qu'au moment où j'étais à l'Ensae les banques savaient bien se vendre auprès des élèves. Ceci en proposant en particulier des stages très intéressants, sur des problèmes comme la courbe des taux, la gestion indicielle des Sicav, enfin des choses qui ne pouvaient que stimuler des étudiants. Néanmoins, quand j'ai commencé à rechercher un emploi, il m'a semblé que les sociétés d'assurance avaient des propositions plus intéressantes avec, de mon point de vue, la possibilité d'accéder plus rapidement à des responsabilités opérationnelles. C'est donc comme cela que j'ai finalement choisi de démarrer professionnellement dans l'assurance.

Quel a été le premier poste que vous avez occupé à la GMF?

Je suis entré à la GMF en 1990, comme chargé d'études statistiques au sein du département de taux. J'y menais des études nécessaires à l'élaboration des contrats d'assurance automobile. Pendant un an, j'ai donc eu l'occasion de commencer à me former à la culture professionnelle de l'assurance..

Vous avez donc changé de poste au bout dune année ?

Oui puisqu'au début de l'année 1991 on m'a confié la responsabilité du produit que l'on appelle dans l'assurance le « quatre roues particuliers », le terme d'assurance auto regroupant en fait tous les contrats relatifs aux véhicules à moteur. J'ai bénéficié à ce moment d'une opportunité liée à une restructuration interne au sein de la Direction Production, qui a créé le besoin de nouveaux responsables produits. Je me suis donc retrouvé avec une petite équipe de quatre personnes à manager.

Mais quelles sont exactement les fonctions d'un responsable produit ?

Ce sont des responsabilités qui consistent à déterminer le produit, son contenu en terme d'étendue des garanties offertes, en faisant par ailleurs des choix sur le niveau tarifaire et au niveau du portefeuille de clientèle, c'est-à-dire le volet sélection des risques.

Comment définiriez-vous l'apport de ce poste pour votre connaissance des métiers de l'assurance ? Grâce à ce poste, j'ai pu avoir une connaissance beaucoup plus concrète, plus précise, du métier de l'assurance. Responsable de la mise au point des produits, on est nécessairement amené à travailler sur de multiples aspects. Par exemple, avec les contrats quatre roues particuliers, il y a des problèmes de classement des véhicules, et puis tous les aspects juridiques, qui sont très importants, et sur lesquels je n'avais au départ pas d'expérience. Tout cela donne une idée très fine des risques, de la typologie des risques. Etpuis comme je vous le disais, j'avais une équipe de quatre personnes pour travailler avec moi, et là aussi, cela a été très enrichissant. Surtout que, comme c'est fréquemment le cas dans l'assurance, il y avait des gens avec des profils différents, des jeunes diplômés et des gens d'expérience, ayant une très bonne connaissance de l'assurance. Un poste très intéressant donc, que j'occupe jusqu'en 1993, quand je décide de quitter la GMF, pour rejoindre le Gan.

Qu'est-ce qui vous a déterminé à quitter ce poste pour intégrer une nouvelle entreprise -'

Je dirais que, quand on devient un spécialiste sur un marché, l'intérêt de la société est de vous garder. En restant au poste que j'occupais à la GMF, je devenais un spécialiste du quatre roues particuliers et je risquais en fait d'y être cantonné. Ce n'était pas mon souhait. Bien au contraire, je ressentais le besoin de connaître d'autres facettes des métiers de l'assurance, pou acquérir une expérience plus large. Le poste que me proposait le Gan était de ce point de vue particulièrement



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Figure n°1 : Norbert BONTEMPS


intéressant.

Quelles sont donc ces fonctions que vous occupez depuis votre entrée au Gan, il y a un peu plus d'un an ?

Je suis responsable du département Études techniques générales et rentabilité, un département mis en place en janvier 1993 au sein de la Direction Technique des produits. Ce département a des responsabilités fonctionnelles et a pour mission de suivre la rentabilité des produits, avec comme objectif d'aider les opérationnels. Les aider en leur fournissant des informations globales, leur permettant de réorienter les produits en fonction des évolutions que nous analysons. Une mission d'analyse et de synthèse sur la rentabilité des produits, à laquelle le Gan est très attentif.
Ce département suit-il tous les produits d'assurance -' Oui, une partie du département suit les produits d'assurance dommages, l'autre partie couvrant l'assurance vie. Je m'occupe plus particulièrement de la branche assurance dommages, et j'ai pu ainsi ouvrir mon champ d'activités, puisque nous nous intéressons aussi bien aux dommages de particuliers qu'aux dommages industriels. Par ailleurs, nous sommes une petite cellule, quatre personnes, et j'ai la possibilité de m'intéresser parfois aux problèmes touchant la branche assurance vie. J'ajouterai que nous menons à la fois des études ponctuelles à la demande de la Direction et des études plus régulières, en particulier dans le cadre de notre participation à la réalisation du plan à moyen terme et à son suivi.

Êtes-vous en contact avec de nombreuse entités de la société ?

Nous avons des relations de coordination avec les autres directions, étant par exemple l'interlocuteur du contrôle de gestion au sein de la Direction Technique, puisque nous sommes aussi chargés d'un rôle de coordination de l'ensemble des statistiques de la Direction Technique. Nous intervenons avec la Direction de la comptabilité, notamment comptabilité analytique, en lui fournissant des hypothèses très pointues; à l'inverse, nous sommes leur client d'une certaine façon, quand ils sortent des comptes analytiques que nous allons analyser. Et puis nous avons un ensemble de relations avec les opérationnels qui nous fournissent les données brutes sur lesquelles nous travaillons.

Vous avez évoqué des études ponctuelles pour la Direction générale. Pouvez-vous nous donner des précisions sur ce point ?

Nous sommes une petite équipe qui présente l'intérêt de pouvoir être très réactive. Nous pouvons répondre très rapidement à des questions qui intéressent la Direction générale, des questions qui deviennent urgentes à tel ou tel moment, et que l'on nous soumet. La Direction générale est en fait notre principal fournisseur de travail.

À ce stade de votre parcours professionnel, votre choix des métiers de l’assurance s'avère-t-il pertinent à vos yeux ?

J'ai aujourd'hui un poste qui permet devoir les mécanismes d'une société d'assurance, de voir comment se forme un résultat. C'est un enrichissement très important. Je crois aussi que c'est un métier où il est possible d'avoir accès à des responsabilités variées, où l'on peut assez facilement alterner des postes opérationnels et des postes fonctionnels. Ce qui n / est pas négligeable.

Et dans votre formation Ensae, qu'est-ce qui vous semble être un apport essentiel pour la vie professionnelle ?

À l'Ensae, si on apprend d'abord à être des scientifiques, je crois qu'on apprend aussi quelque chose de très important pour la vie professionnelle. On y apprend en effet à savoir exprimer et présenter ses résultats de façon accessible à ceux qui les utiliseront. Et cela en particulier parce que l'on peut en évaluer la fiabilité, en connaître les limites. Car, bien évidemment, dans la vie professionnelle, on ne peut utiliser qu'une faible part des théories statistiques très sophistiquées qu'on a pu apprendre.

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